L'histoire du musée

Un musée de village dans la mairie (1909-1973)

Le musée de Bry-sur-Marne a été associé, dès son origine, à une figure importante de l’histoire locale, Adrien Mentienne (1841-1927). Issu d’une très ancienne famille de Bry, il a été maire de la commune (1868-1881), puis conseiller municipal (1883-1892,1908-1912). Passionné d’histoire et d’archéologie, il présente une image assez typique de l’érudit local de la Belle époque. Membre de la Commission du Vieux Paris, il a publié plusieurs ouvrages sur l’histoire de la région parisienne.

Adrien Mentienne est également à l’origine du classement du Diorama de l’église de Bry au titre des monuments historiques, en 1913, et de la découverte de la nécropole tardo-antique de Bry à la fin du XIXe siècle.

Dans les années 1909-1912, il a fait don à la commune de différents souvenirs illustrant l’histoire de Bry (objets, photographies et documents originaux). Ce don a permis l’aménagement dans la mairie d’un petit « musée de village », présenté en 1913 comme un petit musée modèle dans le journal Le Petit Parisien . Le musée évoquait, à travers quelques vitrines, l’évolution et les grands moments de l’histoire de la commune. Il mettait à l’honneur les grandes figures ayant vécu à Bry (Etienne de Silhouette, le danseur Vestris et Daguerre) et réservait une place importante à la guerre de 1870 et à la bataille de Bry-Champigny (30 novembre-2 décembre 1870). On pouvait également y voir les restes du bœuf préhistorique découvert à Bry en 1903.

Création du musée Adrien Mentienne (1973)

Soucieuse de mettre en valeur le passé communal, la municipalité a décidé, en 1973, de compléter les collections existantes et de les présenter dans un nouvel espace, toujours dans la mairie. 

L’inauguration du musée municipal de Bry-sur-Marne, à qui on a attribué le nom d’Adrien Mentienne en hommage à l’érudit bryard, a eu lieu le 30 septembre 1973. Un catalogue-inventaire des collections a été publié à cette occasion. La même année, le nouveau musée Adrien Mentienne fut inscrit sur la liste des musées contrôlés par l’État .

Installé au premier étage de la mairie, dans une pièce située entre les salles des mariages et des commissions, il s’étendait sur environ 100 m² et permettait, en quelques vitrines, de suivre l’histoire de la commune et de ses personnages célèbres, à travers objets et documents, de la Préhistoire jusqu’aux années 1970. 

À côté de l’exposition permanente, le musée organisait différentes expositions temporaires sur des thèmes liés à l’histoire de la ville : Hommage à Daguerre, magicien de l’image (1976), La Vie rurale (1984), etc. Ces expositions étaient présentées dans les salons d’exposition de l’hôtel de Malestroit, bâtiment communal rénové en 1976.

Attribution de l’appellation « Musée de France » et fermeture du musée (2003-2010)

En 2003, en raison de son statut de musée contrôlé, le musée s’est vu attribuer de manière automatique l’appellation « Musée de France », à la suite de l’entrée en vigueur de la loi sur les Musées de France, votée en 2002 .

En 2010, à la suite des travaux de réaménagement de la mairie, le musée d’histoire locale a dû fermer ses portes et les collections ont été mises en carton. Les réserves et les espaces de travail ont été transférés dans un bâtiment communal rénové pour l’occasion, la maison Dioni. Depuis cette date, le musée d’histoire locale n’existe plus physiquement.

Ouverture de l’espace Maurice Joron (2010)

Le 9 avril 2010, un espace dédié à la collection Maurice Joron est inauguré dans une ancienne ferme bryarde de la Grande Rue. Ouvert suite à une donation réalisée en 1995 par Marie-Louise Joron, fille de l'artiste Maurice Joron, ce lieu est uniquement visitable sur réservation. 

Un musée d’histoire locale

Depuis sa création, le musée Adrien Mentienne a eu pour principale vocation de présenter et de valoriser l’histoire et le patrimoine de la Ville, ainsi que l’histoire des personnalités qui y ont résidé. Parmi ces personnalités, la figure de Louis Daguerre est celle qui a été la plus mise en valeur. La présence de son dernier diorama à Bry, ainsi que sa renommée internationale et son statut de père de la photographie expliquent largement l’importance qui lui a été accordée, au même titre que la présence et l’ancrage, à Bry, de deux importants acteurs du monde l’image, les studios de cinéma de l’ancienne Société Française de Production et l’Institut National de l’Audiovisuel, qui a fondé l’ambition de la Ville de Bry de devenir la cité de l’image d’hier et d’aujourd’hui.

En 2001, le musée a organisé une exposition d’envergure nationale sur Louis Daguerre à l’occasion du 150e anniversaire de sa mort (Louis Daguerre, magicien de l’image). Cette exposition a relancé l’intérêt de la commune pour la figure et l’œuvre de Louis Daguerre et a marqué le début d’une active politique de valorisation de cette figure nationale. Cette politique de valorisation s’est exprimée dans différentes actions et projets : acquisitions d’œuvres de Daguerre et de daguerréotypes anciens et contemporains, restauration du Diorama de l’église de Bry (2007-2013), acquisition de la propriété Daguerre (2010), organisation de plusieurs expositions sur le daguerréotype : 1839-2009. Héritages de Daguerre (2009) ; Éclats de photographie (2011) ; L’héritage de Daguerre en Amérique. Portraits photographiques (1840-1900) de la collection Wm. B. Becker (2013) ; Les dags sortent de leur réserve (2015) ; Arts et Lumières de Daguerre (2018).

Plus récemment, l’histoire locale a été remise au cœur de l’attention du musée, avec une exposition autour des archives municipales anciennes (2017), une exposition sur l’histoire des écoles de Bry (2019) et une exposition d’envergure consacrée à la bataille de Champigny (2021), dans le cadre de son 150e anniversaire, qui a bénéficié de nombreux prêts extérieurs (musée Carnavalet, musée de l’Armée, BNF, etc).