La propriété Daguerre
En 1840, Louis Daguerre achète cette ancienne propriété bryarde et s’y installe avec son épouse Louise Georgina Arrowsmith et leur nièce orpheline, Félicie. Il s’y retire en pleine gloire l’année qui suit la divulgation publique du procédé du daguerréotype (1839).
Dans la dépendance, il aménage son atelier de peinture, avec un laboratoire pour ses expériences photographiques. Le colombier devient un belvédère qui lui offre une vue remarquable sur le village de Bry. C’est depuis ce belvédère qu’il réalise son daguerréotype représentant une vue de Bry-sur-Marne, aujourd’hui conservé par la Société Française de Photographie. Il redessine également le parc afin d’en améliorer la perspective. Il réalise d’importants mouvements de terrain et crée un jardin d’inspiration romantique, qui donne à sa propriété l’aspect d’une petite vallée suisse.
Après sa mort, sa veuve, Louise Georgina Arrowsmith, hérite des lieux. En 1854, elle cède la propriété aux Dames de Sainte-Clotilde, qui y aménagent une maison de repos pour des religieuses âgées. Elle se réserve toutefois la jouissance du bâtiment où Daguerre avait installé son atelier. Elle y aménage une habitation et fait détruire l’ancien colombier. Après sa mort, en 1857, les religieuses prennent possession de l’intégralité de la propriété. Le site est dévasté lors du siège de Paris par les Prussiens, en 1870. Après la guerre, les Dames de Sainte-Clotilde reconstruisent la maison d’habitation dans autre style mais rasent les ruines de la dépendance où se trouvait l’atelier de Daguerre. De la maison d’origine, seuls le perron et les caves subsistent aujourd’hui.
En 1907, Adrien Mentienne achète la propriété aux enchères, au lendemain de la dissolution de la congrégation des Dames de Sainte-Clotilde. Il en fait don en 1913 à la Société d’enseignement moderne, une société philanthropique fondée par Léopold Bellan, qui venait de faire construire un complexe sportif sur le territoire communal. La commune de Bry apporte son soutien à cette œuvre de bienfaisance en cédant un terrain communal mitoyen. Léopold Bellan y fait construire en 1918 un second orphelinat grâce au soutien d’un riche banquier new-yorkais, Jules Bache. On y accueille de jeunes orphelines âgées de 3 à 8 ans qui sont ensuite prises en charge à l’orphelinat Mentienne, jusqu’à leurs 13 ans. Pendant près de cinquante ans, jusqu’en 2010, le site accueille des enfants épileptiques.
Dans les années 1990, une partie du parc est cédée à la Ville de Bry pour la construction de l’école communale Louis Daguerre, inaugurée en 1996. La Ville acquiert le reste de la propriété en 2010.